Noah a 2 ans et 3 mois. C'est cet âge qu'il a choisi pour commencer sa crise d'adolescence, ou plutôt sa crise des 2 ans (j'ose espérer que celle de l'ado est moins bruyante). 10 jours qu'il me mettait la misère à pleurer à chaque contrariété et 3 jours qu'il se réveillait la nuit alors qu'il dort toujours ses 12h.
À chaque départ à 18h pour aller le chercher à la creche je me disais que ma journée commençait vraiment. Je voyais déjà le hurlement arriver une fois passé la porte de la maison et qu'il allait se rendre compte que, non, son père ne rentrait encore pas ce soir.
Alors quand son père est rentré je suis partie. 2 jours pour le boulot mais 2 jours que je voyais comme des vacances.
Pas de chouinements, pas de contraintes, pas de bouffe à préparer.
J'étais tellement à bout et fatiguée que j'aurais pu partir seule sans raison professionnelle. Noah a eu un début de conjonctivite mais je suis partie quand même. Je n'ai pas fais les courses, pas préparer ses affaires pour la crèche, pas ranger la maison, pas acheter ses médicaments, pas préparer sa valise pour le week-end où on se rejoignait ensuite chez nos amis. J'ai tout laissé en plan et je suis partie.
Une mère indigne et égoïste.
J'ai vécu pour moi pendant 2 jours, j'ai éteint mon cerveau durant chaque minute de calme, j'ai pris l'avion et le train sans jamais me demander comment j'allais faire pour l'occuper et passer le temps. Puis j'ai prévu une soirée "very bad mom" avec mes amies le dernier soir. Le thème : j'ai 17ans et pas d'enfant. On s'y est cru, la soirée était mémorable, on s'est faites virer de boîte de nuit à 6h du mat.
On avait trop bu, on avait l'air de rien, sûrement pas de mères de famille. Mais mon dieu que ca m'a fait du bien.
J'ai retrouvé mon fils le matin même, toujours aussi chiant mais j'ai rechargé mes batteries pour les 5 mois à venir où son papa ne sera pas là. Prête à affronter le terrible two, prête à continuer à l'aimer de toute mon âme. Parce qu'il est ma vraie vie, que je ne changerais pour rien au monde mais que ça fait du bien de déconnecter de temps en temps.
2 jours plus tard je suis encore partie 2 jours à Bruxelles pour le boulot. J'ai retrouvé un petit garçon beaucoup plus calme à mon retour. Lui aussi a rechargé ses batteries. Et quand il m'a couru dans les bras avec le plus beau sourire du monde mon coeur a fondu.